Investir sans passer par les marchés boursiers, c’est possible ! En effet, l’éventail des placements alternatifs est suffisamment large pour que tout un chacun y trouve son compte. Pour choisir le type de placement qui correspond le mieux à votre profil d’investisseur, suivez le guide.

#1 L’or

Valeur refuge par excellence, l’or représente un placement alternatif de choix lorsqu’il s’agit de diversifier votre portefeuille tout en sécurisant votre épargne. Pour investir dans le métal jaune, il est possible aussi bien de passer par l’or physique que par l’or papier.

Toutefois, ces deux options présentent des différences importantes. En effet, si investir dans l’or papier revient à investir sur les marchés financiers au travers de Fonds communs de placement (FCP) ou de produits financiers dérivés tels que les ETF, le seul véritable placement alternatif est bien l’achat d’or physique.

Pièce d’or ou lingot, outre le format et le poids de leur or, le sondage OpinionWay réalisé en 2019 pour AuCoffre montrait déjà que 73% des Français considéraient l’or comme un placement refuge.

#2 L’argent

Là où l’or représente davantage un investissement à long terme, investir sur l’argent pourrait être plus rentable sur le court terme de l’avis de certains analystes. Et pour cause : le métal gris se raréfie, mais constitue un matériau très prisé par l’industrie (notamment l’industrie verte). On n’en trouve qu’entre 270 000 et 380 000 tonnes en circulation à ce jour, et son extraction pourrait bien arriver à épuisement d’ici 2037, avec des solutions rares et coûteuses de recyclage.

En termes d’investissement, notons que celui qu’on appelle “l’or du pauvre” revient en moyenne 80 fois moins cher que l’or lui-même. Plus accessible, l’argent est donc une valeur liquide facile à acheter et vendre à tout moment.

#3 Le palladium

Une catégorie d’investissement plus en vogue que jamais est celle des platinoïdes : en effet, les enjeux climatiques actuels visant notamment à réduire les rejets de CO2 font la part belle au palladium et au platine.

Outre le fait que 84% de son utilisation soit redirigée vers l’industrie automobile (moteurs thermiques), le palladium possède des propriétés convoitées dans :

  • l’électronique ;
  • la joaillerie ;
  • la médecine ;
  • l’odontologie (alliages dentaires, couronnes) ;
  • la numismatique.

Conduction électrique, propriétés catalytiques, absorption importante de dihydrogène (jusqu’à 900 fois son poids)… Le palladium attire plus que jamais dans de nombreux secteurs, tout en se raréfiant chaque jour, ce qui en fait un métal des plus prisés. À ce jour, les principaux gisements du métal se trouvent en Russie, en Afrique du Sud et au nord des États-Unis.

#4 Le platine

De son côté également, le platine a le vent en poupe. Pour preuve : si la demande en pièces et lingots du “petit argent” était inexistante en 2013, celle-ci atteignait déjà les 586 000 onces 7 ans plus tard, en 2020 selon le World platinum investment council !

Alors que la demande en platine d’investissement a quasiment doublé dans le même laps de temps (passant de 935 000 à 1 554 000 onces), ses usages dans l’industrie sont eux aussi reconnus.

On retrouve notamment le platine dans :

  • l’industrie automobile (pots catalytiques) au même titre que le palladium ;
  • l’industrie de l’armement (missiles, explosifs, moteurs à réaction) ;
  • la joaillerie ;
  • la chimiothérapie ;
  • la médecine dentaire ;
  • les engrais et l’acide nitrique ;
  • certains creusets et fourneaux à haute température.

Ce dernier point se justifie par la haute température de fusion du métal, propriété qui vient rejoindre sa malléabilité, sa ductilité, sa stabilité, son inaltérabilité ou encore sa résistance à l’oxydation et à la corrosion.

Là encore, le platine rejoint le palladium dans la catégorie des métaux précieux dont l’attrait n’a d’égal que sa rareté.

Aujourd’hui, les principaux gisements de platine se localisent :

  • en Afrique du Sud (Bushveld) ;
  • aux États-Unis (Stillwater) ;
  • en Russie ;
  • au Zimbabwe ;
  • au Canada ;
  • aux Philippines ;
  • en Colombie ;
  • en Éthiopie.

#5 Le financement participatif

Tendance très en vogue depuis une dizaine d’années maintenant, le financement participatif (ou crowdfunding) désigne le fait pour un groupe d’investisseurs, d’apporter leurs capitaux à un projet commun afin de financer le développement de ce dernier tout en profitant de rétributions de diverses natures.

Les récompenses qui peuvent être attribuées à l’investisseur peuvent prendre la forme de goodies ou du produit sur lequel porte le financement participatif, mais il est bien sûr aussi possible d’être rémunéré sous la forme de “dividendes” ; tout dépendra du projet que vous comptez soutenir.

Méthode plus ou moins risquée, le financement participatif peut revêtir plusieurs formes :

  • Le crowdfunding en don contre récompense avec le financement de projets créatifs, technologiques et/ou entrepreneuriaux contre une récompense propre au projet financé, c’est la forme la plus connue de financement participatif.
  • Le crowdfunding caritatif avec le financement de projets humanitaires dénués de toute vision lucrative et donc sans contrepartie à la clé.
  • Le crowdfunding immobilier avec le financement collectif de constructions immobilières avec retour sur investissement selon un taux d’intérêt négocié.
  • Le crowdlending avec un financement participatif sous forme de prêt, de mini-bons ou d’émissions obligataires, rémunéré à un certain taux d’intérêt.
  • Le crowdequity avec un financement d’une entreprise en possédant des parts de cette dernière (sous la forme d’actions ou de parts sociales).

Selon votre profil d’investisseur, vos centres d’intérêt ainsi que votre niveau d’aversion au risque, il sera judicieux d’opter pour l’une ou l’autre desdites formes de crowdfunding afin de trouver le juste équilibre entre potentiel de rendement et niveau de risque.

Vous profiterez dans tous les cas d’une bonne transparence sur ce qui est fait de votre capital investi et pourrez passer par diverses plateformes selon vos affinités.

Quelques exemples de plateformes :

#6 Le cinéma

Les épargnants les plus avertis et les plus joueurs pourront se laisser séduire par un placement alternatif plus risqué, à savoir le cinéma. Au travers des Sociétés de financement de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel (SOFICA), il est en effet possible d’apporter ses capitaux pour soutenir le développement de films à petit budget (généralement au-dessous de 8 millions d’euros).

En plus des frais de gestion annuels, le ticket pour ce type d’investissement atteint généralement un minimum de 5 000€. Ajoutons à cela le risque de non-rentabilité du projet financé, et l’on peut vite comprendre que ce placement alternatif représente un haut degré de risque…

En réponse à ces freins, les allègements fiscaux viennent encourager l’épargnant à apporter ses capitaux au financement des tournages. En effet, la réduction d’impôts peut grimper jusqu’à 48% de l’investissement initial !

Vous l’aurez compris, placer son argent dans le cinéma relève surtout de l’investissement “passion” : dénicher la perle rare pour partager les retombées économiques de l’œuvre vous demandera du temps et de la patience.

#7 L’art

Bien que particulièrement spéculatif, l’art représente le placement alternatif par excellence. Expertise du marché, capital de départ important, capacité à investir sur le très long terme : de nombreuses conditions sont requises pour qui espère investir dans l’Art.

Ce marché complexe mais débordant d’opportunités réunit à ce jour pas moins de 70 millions de collectionneurs à travers le monde, pour des prix en forte hausse. Cet essor de la valorisation des œuvres d’art s’explique notamment par la multiplication des musées, ces derniers achetant des pièces vouées à être conservées durant de nombreuses années avant d’être revendues. De ce fait, les prix augmentent proportionnellement à la rareté.

Bon à savoir : En 20 ans, Artprice affirme que le nombre de ventes d’Art contemporain a été multiplié par 20 !

Bien qu’en pleine expansion, le marché de l’art demeure très volatil et peut subir à tout moment des chutes brutales qu’un individu non initié pourrait subir de plein fouet : être féru de culture semble donc être une condition nécessaire pour investir sur ce type de placement alternatif…

En termes de fiscalité, la TVA peut s’élever à 20% pour les œuvres d’Art acquises hors Union européenne contre seulement 5,5% en France ou dans l’UE. La plus-value enregistrée lors de la cession est, quant à elle, taxable à hauteur de 19% (auxquels viennent s’ajouter 17,2% de prélèvements sociaux) ; une fiscalité susceptible de peser fortement sur la performance du placement.

Toutefois, l’investisseur bénéficie de 5% d’abattement fiscal dès la deuxième année de détention d’une œuvre, jusqu’à atteindre une exonération totale après 22 ans : un facteur qui justifie que l’Art soit un placement alternatif de très longue durée !

#8 Le bétail

Le bail à cheptel est un concept permettant à un groupement d’investisseurs d’acheter du bétail dont la gestion sera confiée à un éleveur. De cette façon, l’éleveur prend le rôle de gérant (aussi appelé preneur) et se porte garant de l’alimentation, de la santé et de l’exploitation des bêtes qui appartiennent officiellement au propriétaire bailleur.

Bon à savoir : L’Association française investissement cheptel (AFIC) est l’interlocuteur idéal pour vous orienter dans ce type de placement !

Ce type de bail constitue une sorte de contrat de location d’animaux et dure normalement trois ans. Le concept arrange autant l’éleveur, qui se voit libéré de la contrainte d’engager des capitaux pour acquérir du bétail, que le propriétaire, qui peut bénéficier d’un rendement annuel moyen autour de 4% brut.

Ledit rendement proviendra alors du croît, c’est-à-dire des naissances qui viendront élargir le troupeau. En effet, si les mâles appartiennent à l’exploitant, la propriété des femelles nées (génisses) est répartie à 50% entre le preneur et le bailleur. La vente d’une vache laitière se solde généralement autour de 1500€ (selon les fluctuations du cours de la viande), en prenant toutefois en charge l’assurance contre les risques d’accident, de maladie et d’épidémie. Le lait et le fumier, quant à eux, sont des biens qui reviennent au preneur.

Ce placement alternatif des plus atypiques peut ainsi vous apporter une rentabilité honorable, toutefois, on estime que la fréquence de vente d’une génisse se fait en moyenne tous les 3 à 5 ans pour un troupeau de 20 vaches. En outre, attention aux arnaques, phénomène fréquent dans ce type d’investissement au travers de faux sites qui se volatilisent après paiement d’une somme importante !

En termes de fiscalité, les revenus dus au cheptel sont reconnus comme des bénéfices agricoles imposés au régime réel normal. Sur 10 années (durée d’exploitation moyenne d’une vache), l’investisseur peut déduire 10% du prix d’achat des animaux au titre de l’amortissement.

#9 Les groupements forestiers

Si vous souhaitez bénéficier d’une rentabilité stable tout en participant à la préservation de la flore de la troisième surface forestière d’Europe, il vous est possible d’investir dans un Groupement foncier forestier (GFF) et d’ainsi rejoindre la communauté des propriétaires de forêt possédant déjà 75% de la surface forestière française.

Grâce à la revente du bois de votre parcelle, il est alors possible de dégager un rendement commercial dont le bénéfice est sujet à une déduction fiscale pouvant monter jusqu’à entre 18 et 25% du montant investi selon que vos parts appartiennent au marché primaire, ou au marché secondaire.

Bon à savoir : Ce type de placement demeure neutre en carbone, étant donné que les arbres coupés pour la vente du bois sont directement replantés.

Placement alternatif en vogue, l’investissement dans les forêts demande généralement un ticket d’entrée d’une valeur pouvant osciller entre 1000 et 10000€, avec des prix moyens en augmentation constante depuis plus de vingt ans. Veillez néanmoins à choisir un gestionnaire de qualité et agréé.

#10 Le vin

Reconnue mondialement pour la qualité de son vin, la France offre des perspectives d’investissement alléchantes dans ce secteur, aussi bien à travers les vignes, qu’à travers l’achat-revente de bouteilles de vin de grand cru.

Dans le premier cas, les Groupements fonciers viticoles (GFV) vous permettront de percevoir un dividende sur des investissements aussi rentables qu’accessibles, avec un ticket d’entrée minimum pouvant tomber à 5000€ pour entrer au capital d’une parcelle viticole confiée à un vigneron (dit exploitant) pour au moins 18 ans (ce qui en fait un placement à très long terme). Les gains générés proviendront alors des ventes dégagées grâce à la parcelle, au prorata de votre investissement.

Ce placement réservé aux passionnés de vin se trouve exonéré de l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI) à hauteur de 75% dans la limite de 101 897€, avant de tomber à 50% d’abattements fiscaux au-delà de ce seuil. De même, les droits de succession sont eux aussi exonérés fiscalement à 75%, et ce, jusqu’à atteindre le palier des 300000€.

L’autre option d’investissement viticole consiste à acheter directement des bouteilles de vin de grand cru pour investir sur leur valorisation à venir avant de les revendre : pour ce faire, il existe divers sites de vente aux enchères spécialisés comme iDealwine ou CavaCave.

Toutefois, notez que ce placement plus spéculatif implique des frais de stockage et d’assurance, en plus de devoir vous assurer de plusieurs critères comme le prix d’achat de la bouteille, les stocks disponibles ou encore sa qualité de conservation.

Bon à savoir : Dans l’optique de revendre vos bouteilles, il peut être judicieux de regarder au-delà des frontières francophones. Le marché asiatique, par exemple, est connu comme étant friand de vin français…

#11 Les cryptomonnaies

En termes de potentiel de gains, comme de risque de perte, le placement alternatif le plus en vogue depuis plusieurs années maintenant reste celui des crypto-monnaies, avec plusieurs milliers de crypto-devises en circulation sur le marché (un nombre en constante augmentation).

Pour autant, chaque cryptomonnaie ne se vaut pas, et mieux vaut conserver ces valeurs dans une optique de diversification de votre portefeuille d’investissement, comme pour la plupart des placements alternatifs.

Parmi les principales cryptomonnaies :

  • Bitcoin (plus de 800 milliards d’euros) ;
  • Ethereum (plus de 400 milliards d’euros) ;
  • Binance Coin (environ 80 milliards d’euros) ;
  • Tether (environ 70 milliards d’euros) ;
  • Cardano (environ 40 milliards d’euros) ;

À noter : Les chiffres des capitalisations de marchés subissent des fluctuations constantes sujettes à une très forte volatilité. Il est préférable de se référer au site Coinmarketcap afin d’obtenir les données à jour.

Si les crypto-monnaies profitent d’un essor exponentiel depuis plusieurs années, c’est notamment grâce à la révolution financière que représente le concept sur lequel elles reposent. En effet, ces monnaies numériques sont déconnectées du système monétaire classique et leur valeur n’est donc pas contrôlée par le système bancaire.

Véritables alternatives aux monnaies fiduciaires telles que l’euro ou le dollar américain, les cryptomonnaies sont sollicitées par de plus en plus d’institutions et d’utilisateurs de par le monde, d’où leur croissance exponentielle. Pour autant, l’instabilité des cours boursiers en ce qui concerne ces devises digitales implique de prendre de fortes précautions lorsque vous investissez : la moindre publication Twitter d’un influenceur reconnu comme Elon Musk peut impacter les fluctuations d’une crypto-monnaie dans la seconde, et ce, de manière drastique !

Concernant la fiscalité des crypto-devises, celles-ci sont assujetties à la flat tax (ou Prélèvement forfaitaire unique, PFU), soit 30% d’imposition composés de 12,8% d’impôts sur le revenu et de 17,2% de prélèvements sociaux.


Face à la volatilité et à la perte progressive de confiance des investisseurs envers les marchés financiers, les placements alternatifs semblent être une réponse des plus appropriées. Certains placement vous font notamment bénéficier de leur tangibilité. C’est notamment le cas de l’or et l’argent physique.